LE PSY |
Aprés de brillantes études où ton intelligence fait merveille, tu ouvres un cabinet et tu consultes. Finalement, ce n'est pas si compliqué. Tu n'as qu'à t'assoir et laisser parler. Comme l'inconscient est sans fin, ils reviennent toujours et assurent ainsi ta prospérité. Pour celui qui est un peu trop compliqué dans sa tête ou trop nerveux, il suffit de lui donner quelques comprimés bien choisis et tout devient plus simple. Finalement, la vie est belle ! Pourtant un jour arrive dans ton cabinet une personne qui te ressemble étrangement et tu ressens comme un léger trouble. Cela ne cesse de s'accroitre au fur et à mesure que cette personne te raconte ses problèmes. Tu commences à avoir des sueures froides. Ce patient, allongé sur le canapé, est en train d'exposer point par point tout ce qui t'obsède depuis des années. Le petit garçon buté devant son assiette de carottes qu'il ne veut pas manger, c'est toi ! L'adolescent timide qui n'a jamais oser dire à la voisine du dessus qu'elle avait de beaux yeus, c'est toi ! L'obsédé qui n'arrête pas de nourrir des pensées lubriques chaque fois qu'il commande des brioches à la boulangère, c'est toujours toi ! Plus il parle et plus tu te reconnais. C'est ton double qui te renvoie l'image d'un individu bourré de problèmes que tu n'a pas arrêté de projeter sur les autres depuis que tu fais ce métier. Et te revient à l'esprit, le souvenir de tous ceux que tu as envoyé à l'asile parce qu'ils ne correspondaient pas au standard que tu avais si souvent défini dans les nombreux colloques auxquels tu étais invité en tant que spécialiste du comportement ou au cours des procés auxquels tu étais appelé en tant qu'expert auprés des tribunaux. C'est trop ! Tu ne supportes pas ce personnage. Comment peut-on être aussi machiavélique ! Maman, au secours ! |