Communiqué de presse
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objet : Mobilisation contre
Allègre -Manifestation mardi 26 janvier
A l'issue de la réunion du 14 janvier 1999 à la
Bourse du travail, à l'initiative du Collectif
pour la démission d'Allègre, de la Coordination
des enseignants du nord-parisien, et de l'association
Reconstruire l'école, rejoints depuis par l'Assemblée
générale des
établissements du 93, un appel
à la grève reconductible a été lancé
aux collègues de la région parisienne. Cet appel
a immédiatement été
relayé, et favorablement accueilli,
dans tous les établissements qui ont pu être
contactés.
La grève, reconduite depuis
lundi 18, s'étend chaque jour dans des lycées
et collèges de
plus en plus nombreux en Ile-de-France
(Paris, Val-d'Oise, Mantois).
La réunion des délégués
des établissements en grève et des A.G. a lancé jeudi
l'appel à une manifestation,
D'ores et déjà, cette manifestation
s'annonce comme un succès :
des cars de parents d'élèves ont même été
affrétés dans le mantois pour s'y
rendre. De nombreuses A.G. sont
prévues lundi dans les établissements
qui ne sont pas encore en grève afin
de rejoindre le mouvement dès
mardi, et ce pour une durée illimitée.
Par ailleurs, la mobilisation commence à
s'étendre en province (Grenoble, Nancy, Somme).
La manifestation de mardi sera un temps
fort
dans cette mobilisation, et un signal
adressé à l'ensemble des personnels sous tutelle de ce ministère,
depuis l'école primaire jusqu'au CNRS, les lycées et collèges,
et l'université, en vue d'un mouvement unitaire.
D'autres actions suivront. Jusqu'à
satisfaction des exigences des enseignants. Pour
la défense de l'école, de la culture, de la justice.
Car il ne s'agit pas là d'une lutte corporatiste. Ce
mouvement est celui de professeurs exaspérés
par le cynisme d'un ministre qui a décidé d'aller
jusqu'au bout dans la destruction d'une institution
fondamentale de la République et qui s'attaque
à l'école en multipliant les fronts tous azimuts, avec fracas
et dans un apparent désordre ;
mais la cohérence idéologique de cette politique
éducative n'échappe
plus à personne :
l'enseignement allégé, la transformation
profonde de
la nature de l'école en instrument
de contrôle social de la population,
la déqualification des professeurs
et leur "caporalisation",
l'endoctrinement des élèves
en guise d'apprentissage de la citoyenneté,
la soumission de la culture et de la recherche
aux réquisits du marché,
la déconcentration qui induit mécaniquement
l'école à deux vitesses,
tous ces aspects, inspirés du modèle
anglo-saxon, relèvent d'une
idéologie néo-libérale
en tout point contraire à la tradition
républicaine de l'école française.
Les prétendues "réformes"
du ministre Allègre, en
dépit de stratégies de communication destinées à
séduire l'opinion, se traduisent dans
les faits par :
-
des baisses de salaire qu'on veut faire
passer pour la suppression d'avantages acquis,
-
une quasi-suppression de la mobilité géographique
sous prétexte de gestion "plus proche du terrain",
-
une remise en cause de la formation continue
ainsi que de la qualité de la formation initiale,
-
une multiplication des tâches et
un alourdissement de la charge de travail,
-
une progression sans précédent de la précarité,
-
un appauvrissement scandaleux des contenus
disciplinaires et des enseignements
offerts aux élèves,
-
une baisse considérable de la
dotation horaire des établissements,
-
et pour la première fois dans l'histoire de la République,
un envers ses administrés,
attitude qui constitue en elle-même - l'exemple venant cette fois
d'en haut !
-
un encouragement au développement
de toutes les formes de violence, verbales et physiques,
au sein des établissements d'enseignement !
Ces "réformes" prétendues
ne sont en définitive que leurre,
tromperie,et mensonge :
-
Mensonge aux enseignants d'abord, à
qui l'on veut faire croire que c'est pour leur bien
qu'on les traite si mal et qu'ils devraient se réjouir de
la dégradation de leurs conditions de travail
!
-
Mensonge aux élèves aussi,
à qui l'on veut faire croire qu'ils demandent
le contraire de ce qu'ils ont réclamé et qu'on leur
garantira une meilleure instruction en limitant leur
accès au savoir et à la culture !
-
Mensonge aux parents enfin, à qui
l'on aimerait faire croire que la destruction de
l'école est dans leur intérêt et celui de leurs enfants
!
. Ce pour quoi les professeurs
se mobilisent aujourd'hui, l'opinion publique le comprendparce que nos
revendications ne sont pas le produit d'élucubrations d'experts,
mais sont inspirées par le simple bon sens
éducatif, ce même bon sens auquel
toutes les politiques scolaires des dernières
décennies
ont tourné le dos avec une
stupéfiante obstination. Ce bon sens
qui fait aujourd'hui si cruellement défaut
à la conduite de la politique éducative.
Dans l'immédiat, nous réclamons
donc l'annulation de toutes les mesures prises
depuis un an par ce ministère et l'abandon d'une politique scolaire
néfaste et contraire aux intérêts de la nation.
Pour l'avenir, nous exigeons le respect
du caractère démocratique des
débats sur les indispensables améliorations à promouvoir
afin d'obtenir les conditions d'un enseignement digne de ce nom pour tous.
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Sur l'objectif des états généraux
de l'éducation, voir:
L'association
Reconstruire l'école
Sur la mobilisation, les actions en cours,
les grèves, la manifestation
de mardi, voir :
Collectif
pour la démission d'Allègre & de la Coordination des
enseignants
du nord-parisien
Pour plus d'informations, écrire à mechantloup@geocities.com