Monsieur (Madame) le Député,
Toujours absents, conservateurs,
archaïques, corporatistes, crispés sur leurs privilèges,
etc., voilà comment Monsieur Allègre, Ministre de l'Éducation
Nationale, parle des enseignants quand il s'adresse aux Français!
S'appuyant sur les affirmations du ministre, parents et élèves,
remettent de plus en plus souvent en cause l'autorité et les compétences
de ceux qui ont la charge d'instruire leurs enfants. Les
enseignants en ont vraiment assez d'être diffamés, dénigrés,
humiliés publiquement par leur Ministre. Mais Monsieur Allègre
et Madame Ségolène Royal ne sont pas seuls en cause. Ils
ont été chargés par un gouvernement qui ose encore
se dire de gauche, de mettre en place une école qui s'éloigne
de plus en plus de l'idéal républicain et qui, tout en le
niant, s'inspire
d' un système libéral au service
de l'entreprise, conçu au niveau européen, sous l'influence
de l'E.R.T. (Table ronde européenne des industriels) et avec l'aide
de la Commission Européenne. Notons au passage que Madame Edith
Cresson, chargée de l' Éducation au niveau de la Commission
Européenne, affirme avec conviction que : "c'est dans l'entreprise
qu'on voit si ce que les jeunes ont appris marche ou ne marche pas "
Prenant appui sur un soi-disant empilement des connaissances, M. Allègre
et son conseiller, M. Meirieu, récemment nommé directeur
de l'Institut National de la Recherche Pédagogique et plus connu
pour ses innombrables écrits sur les prétendues " sciences
" de l'éducation, veulent alléger les programmes ! Soyons
clairs : ceux qui attendent de l'école qu'elle les instruise et
leur permette de développer pleinement leurs talents, iront dans
des écoles privées payantes dont les pauvres seront écartés.
Inquiets, à juste titre, de la violence qui envahit les écoles,
Monsieur Allègre et Madame Royal proposent une éducation
à la citoyenneté qui vise en fait à normaliser les
comportements des élèves pour obtenir la paix sociale. De
nouveau, soyons clairs : la violence de certains jeunes vient de la misère
économique et sociale qui s'aggrave dans notre pays. Comment
prétendre calmer ceux qu'un autre ministre traite de " sauvageons
" par des initiatives dites citoyennes à caractère moralisant
et culpabilisant ? L'école ne peut rien pour effacer les conséquences
catastrophiques de choix politiques.
En revanche, c'est le devoir des gouvernants d'établir la justice
sociale qui seule peut ramener la paix sociale. Notre association "
École et République " s'est fixé pour tâche
de réfléchir et d'agir pour contribuer à repenser
une école républicaine dont le devoir est d'offrir
un enseignement, gratuit, laïque et de
qualité pour tous.
En tant qu'élu, vous détenez la légitimité
démocratique, en tant qu'électeurs, conscients des problèmes
de l'école, nous vous demandons d'exiger
: