Qui croit encore à ce qu’il fait ? Nous vivons dans une
société d’acteurs désabusés. L’effondrement
des idéologies
et des croyances laisse libre cours au jeu des petits calculs et des
grands
intérêts. Le cynique moderne se situe en apparence aux
antipodes
de son ancêtre de l’Antiquité. Mais, se prenant pour un
Dieu
et vivant comme une bête, il partage avec Diogène le
mépris
du genre humain. Or cette maladie de la morale sociale se
révèle
contagieuse. Le cynisme des puissants exerce des effets en cascade sur
l’ensemble
de la société. Instrumentaliser autrui sans scrupules,
tout
ramener à soi, profiter de la confusion des genres, abuser du
pouvoir
de l’argent, professer que toutes les vérités se valent :
nos
cyniques ont plus d’un tour dans leur sac pour se frayer un chemin dans
un
monde réduit à une jungle. Cet essai démonte
quelques
uns de ces stratagèmes maîtrisés par d’importants
personnages.
De Thierry Ardisson à Nicolas Sarkozy, en passant par Jean-Marie
Messier
ou Bernard-Henri Lévy, les cyniques tiennent le haut du
pavé
dans nombre de sphères. Le moralisme ostentatoire du discours
public
masque mal ce règne généralisé de la ruse
et
cette primauté des rapports de forces. Promoteurs d’un
état
de défiance généralisée, les cyniques nous
préparent
une société de chiens.
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