LA JAVA DES ENFANTS PERDUS
(Sur l’air de La Java des Bons-Enfants)
Dans la banlieue de Toulouse
Ça sent le cancer et
l'blues.
Y avait l'usine l'Onia,
Et maintenant elle n'est
plus là.
Une explosion fantastique
N'en a pas laissé un'
brique.
Si c’était le
terrorisme ?
Armé par le
capitalisme ?
L'ouvrier, le prolétaire,
Mêlés au cadre vulgaire,
Partent en fragments épars,
Qu'on ramasse sur un buvard.
L'étonnement est
profond :
Le péquin sent l'explosion.
On n’savait pas qu’le
progrès
Faisait des bombes avec
l’engrais.
Voilà bien ce qu'il fallait
Aux gens du Mirail soufflés!
Sach' que ton pire ennemi,
Prolétaire, c’est la chimie.
Un ministr' zélé vint vite
Pour roter ce qu'il débite,
aux micros évidemment,
Suivi au trot du président.
Total aurait bien aimé
Minimiser les forfaits
D’ses sinistres alchimistes
En prétextant l’ouvrier
fumiste.
Les médias et les
gauchistes,
Complices des écologistes,
Dissimulent l’économie
Qui nous pollue à l’infini.
N'adorons plus le veau d'or
Et disons qu'on se fait fort
De régler radicalement
L'problème social en
suspens.
Dans la banlieue de
Toulouse,
Ça sent le cancer et
l'blues.
L'avenir est une impasse
Et le vieux monde est à la
casse.