Cet instrument à quatre pattes est un amalgame du piano et de la machine à écrire. Il exploite les sons de différents timbres (machine à écrire, bicyclette, téléphone) et de trois lames de scie ronde. Ici, le son de "clochette", généralement dégagé par la machine à écrire, est poussé à son paroxysme. L'action mécanique du clavier n'est maintenant réservée qu'à l'émergence du son. Quatre touches provoquent directement le son des timbres et six autres engagent l'action des marteaux du mécanisme de piano droit, pour venir percuter les trois lames de scie.

Cet instrument tripode a comme principal composante un clavier de huit touches et huit couvercles de casserole. Chacune des touches actionne un marteau qui à son tour vient percuter un couvercle en métal et dégage ainsi un son qui lui est unique. La rencontre des différentes sonorités émises par les couvercles de casserole provoque une dissonance, un dérèglement de l'harmonie traditionnelle.

Ces sons seuls n'ont pas d'importance: c'est une fois liés à l'objet, au contexte sculptural qu'ils prennent tout leur sens. Dans une cuisine, la résonance dégagée par un couvercle de casserole qu'on percute éveille rarement notre sensibilité. On perçoit ce fracas comme du bruit indésirable. Mais si on "recontextualise" le couvercle, il prend une nouvelle identité. L'objet qui retenait la vapeur devient maintenant objet sonore.

Cet instrument sonore à clavier est un électrophone à quatre bras de lecture. Un premier clavier de quatre touches contrôle l’amplification des différents bras de lecture et un second clavier de deux touches permet d’accélérer ou de freiner la course du disque. Une pédale de pied permet le réglage du volume, soit l’intensité sonore dégagée par le pavillon.

Fusion de l’électrophone et du piano, cet instrument puise son essence dans le traitement même de parcelles sonores prises aléatoirement sur le disque. Le temps, l’espace et le hasard font de l’exécution d’une pièce un événement unique, une recherche de repositionnement sonore.